À mes enfants
Lettre d'une vieille mère à ses fils
Si lorsque nous parlons, je répète la même chose des dizaines de fois, ne m’interrompez pas pour me dire: "Tu as dit la même chose il y a une minute". Écoutez-moi s'il vous plaît. Souvenez-vous quand vous étiez petits, vous vouliez que je vous lise la même histoire, soir après soir, jusqu’à ce que vous vous endormiez.
Mes enfants chéris,
Le jour où vous trouverez que j'ai vieilli, ayez de la patience envers moi et essayez surtout de comprendre ce que je traverse, de me comprendre.
Si je ne souhaite pas prendre un bain, ne vous mettez pas en colère et ne me mettez pas mal à l'aise en disant que c’est une honte. Souvenez-vous combien de raisons je devais inventer pour vous faire prendre un bain quand vous étiez petits.
En voyant mon ignorance vis-à-vis des nouvelles technologies, ne vous moquez pas de moi, mais laissez-moi plutôt le temps d’assimiler tout ça et de comprendre.
Je vous ai appris tant de choses: comment se tenir à table, s’habiller, se coiffer, comment appréhender les défis de la vie...
Le jour où vous trouverez que j'ai vieilli, ayez de la patience enver
s moi et essayez surtout de comprendre ce que je traverse, de me comprendre.
S’il m’arrive à l’occasion d'oublier ou de ne pouvoir suivre une conversation, laissez-moi le temps nécessaire pour me souvenir et si je n’y parviens pas, ne vous montrez pas irrités, impatients ou condescendants: le plus important pour moi, c’est d’être avec vous, de partager des moments avec vous.
Quand mes jambes ne me permettront plus de me déplacer comme auparavant, tendez-moi la main comme je vous l'ai tendue pour vous apprendre à faire vos premiers pas.
Quand ces jours approcheront, ne soyez pas triste. Soyez tout simplement avec moi et comprenez-moi alors que je m'approche de la fin de ma vie, avec amour et gratitude.
Je vous chéris et vous remercie pour les moments passés ensemble et la joie éprouvée.
Avec un sourire et tout l'amour que je ressens pour vous, je souhaite juste vous dire mes fils Frédéric, Adrien et Jonathan: je vous aime.
